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Information importante !

Fermeture totale à partir du 20/12 jusqu’au 14/01 • Pensez à consulter régulièrement l’agenda du lab, d’autres fermetures partielles sont à venir.

Dans le cadre du Diplôme Universitaire FabManager, Jérôme de la promotion #14 vous propose un focus sur le mouvement des fablabs en médiathèque.

Un fablab en médiathèque n’est plus une chose rare. Elle se développe de plus en plus depuis ces dix dernières années. Il s’inscrit dans une mouvance « moderne » où l’accès aux savoirs inclut également une dynamique d’apprentissage pratique et de partage des compétences. Composés de bibliomakers et de médiateurs numériques sans expertise technique poussée, ces espaces offrent au public des lieux d’apprentissage de pair à pair.

J’ai eu l’occasion de visiter plusieurs fablabs pour mieux comprendre leur fonctionnement au sein d’une médiathèque. Des structures telles que la médiathèque d’agglomération de Sainte Geneviève-des-Bois en Essonne (financée par le budget d’agglomération), la médiathèque Robert Sabatier, et le Sablab dans le 18e arrondissement de Paris (financés par le budget participatif) ont ouvert leur propre fablab. D’autres, comme La petite fabrique numérique à Levallois (que je n’ai pas encore visité), ont pu également ouvrir leur fablab grâce au financement des micro-folies.

Certains n’avaient jamais suivi de formation de fabmanager, mais ont été formés à l’utilisation d’outils comme l’imprimante 3D, le plotter de découpe et la découpeuse laser. En fonction de la taille de leurs installations, des machines disponibles et de leurs expériences, ils ont pu accompagner le public dans l’utilisation de ces technologies.

La gestion d’un fablab implique des changements au sein même du personnel. J’en suis moi-même la preuve. En tant que médiateur numérique à la bibliothèque George Sand à L’Haÿ-les-Roses, je suis en formation de fabmanager au FacLab de Gennevilliers, en vue de participer à la création et la gestion d’un fablab dans la nouvelle médiathèque de la ville.

La facilitation est au cœur de ce métier en mutation dans les institutions culturelles. Elle ouvre de nouvelles perspectives et peut, par la même occasion, attirer de nouveaux publics. Cette évolution contrebalance l’idée reçue que les fablabs sont principalement fréquentés par des technophiles.

Je rappelle ici, le manifeste de l’UNESCO sur la bibliothèque publique de 1994 : « La bibliothèque publique, clé du savoir à l’échelon local, est un instrument essentiel de l’éducation permanente, d’une prise de décisions indépendante et du développement culturel de l’individu et des groupes sociaux. »

Et une brève définition d’un fablab : « Les fablabs ont pour mission de démocratiser l’accès aux outils de fabrication numérique et de prototypage rapide. Ils sont ouverts au public et visent à encourager l’innovation, la collaboration et l’apprentissage par la pratique. » A la lecture de ces phrases, on constate bien que les intérêts de chacun concordent.

D’un point de vue culturel, un fablab permet l’émergence d’une expression culturelle communautaire. Il offre un espace où les membres de la communauté peuvent se réunir pour travailler sur des projets créatifs, favorisant ainsi l’expression culturelle collective.

Durant ma formation, j’ai pris conscience des opportunités qu’offrent le simple fait de faire réseau. Grâce au vaste réseau des fablabs, tel que le RffLabs, mes visites dans divers fablabs et ma formation, j’ai rencontré de nombreuses personnes et constitué un répertoire de contacts. Les discussions que j’ai eues ont été une précieuse source d’inspirations et de conseils pour mes projets. Leurs retours d’expérience sont inestimables.

Un fablab en bibliothèque est également un lieu de convergence des pratiques, touchant autant le public que le personnel de la bibliothèque et plus largement les agents municipaux. Il ouvre de nouvelles perspectives pour d’autres acteurs avec lesquels les bibliothèques travaillent déjà, tels que les écoles, collèges, lycées, associations locales et service jeunesse.

Intérieur du fablab Le Labo.

Durant mes stages au Labo à Sainte-Geneviève-des-Bois, j’ai été impressionné par le caractère technique et éducatif de ce lieu. Par exemple, le responsable du Labo anime un club de robotique chaque mercredi après-midi, en préparation du concours de la First Lego League qui a eu lieu à Meudon. On y compte autant de filles que de garçons. Il initie les jeunes à la programmation avec l’aide d’un bénévole. Au-delà de l’aspect technique, l’entraide, la cohésion d’équipe et le partage des connaissances sont palpables, et la bienveillance est une valeur clé défendue par le responsable.

Concours de la First Lego League à Meudon préparé par le Labo à Sainte-Geneviève-des-Bois.

Le fablab permet aux usagers de devenir acteur. Par exemple, ils peuvent organiser des événements et exposer leurs créations. J’ai échangé avec des usagères du Labo qui souhaitent confectionner des costumes de cosplay et les présenter lors d’un défilé. Les initiatives ne manquent pas et illustre la richesse des possibilités offertes par ces espaces.

Ressource documentaire, échange et partage des connaissances

Les médiathèques peuvent offrir, en plus des ressources documentaires, des temps d’animation autour de l’éducation par le biais de formations numériques. Ces dernières peuvent se décliner de différentes façons :

  • Proposition d’ateliers pratiques : Intégration de sessions de formation pratiques dans les médiathèques, utilisant les équipements des FabLabs pour enseigner des compétences comme la modélisation 3D, la programmation, l’électronique, et plus.
  • Sensibilisation des jeunes aux métiers scientifiques : Promotion de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques via des projets pratiques, soutenus par des ressources documentaires pertinentes. La Fondation CGénial propose aux médiathèques des kits aux médiateurs numériques pour mettre en place des projets numériques en utilisant un kit d’objets connectés (cartes programmables et accessoires). Implantée d’abord dans les bibliothèques du sud de la France, elle propose depuis peu des kits YESWECODE! pour les médiathèques en Île-de-France. Le Labo en possède un et propose des activités qui mélange outil du fablab et les composants électroniques que composent ce kit.

Les kits YESWECODE! pour les médiathèques en Île-de-France

De manière générale, il est tout à fait envisageable de valoriser la documentation qui propose des exercices pratiques et de l’appliquer dans les fablabs. Au-delà, les usagers peuvent aussi contribuer en produisant de la documentation et en la partageant sous différentes formes :

  • Archivage de projets : Création d’archives numériques des projets réalisés dans les fablabs, accessibles via la médiathèque pour inspirer et informer les futurs utilisateurs.
  • Bibliothèques de matériaux et designs : Développement de bases de données de matériaux, de modèles 3D, et de plans de fabrication accessibles aux utilisateurs pour leurs projets.

Sous forme de rencontres, il est également possible d’échanger sur des manuels, à la manière des rencontres d’auteurs, et de faire intervenir des spécialistes lors de tables rondes.

Les possibilités entre les ressources documentaires d’une médiathèque et les fablabs sont nombreuses et promettent de transformer l’accès à l’information, l’éducation et l’innovation communautaire.

Liens externes :

Jérôme Teng,
apprenant du Diplôme Universitaire Fabmanager, technique de facilitation et de fabrication numérique, promo #14

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