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Merci de noter les fermetures totales du lab suivantes : du 15 au 18/10 et le 18/12

Dans le cadre du Diplôme Universitaire FabManager, Christophe vous propose une réflexion sur la fabrication distribuée rendue possible avec l’avènement des fablabs.

L’émancipation par le FabLab :

Les FabLabs portent en eux un idéal émancipateur consistant à redonner du pouvoir aux citoyens jusqu’alors réduits à l’état individus consommateurs en leur redonnant au futur la capacité à faire soi-même (Do It Yourself) et surtout à faire avec les autres (Do It With Others) presque tout (How to Make [Almost] Anything). Apprendre à faire ensemble : tel est le Leitmotiv du RFFLabs (Réseau Français des FabLabs).

La Fabrication distribuée :

Les FabLabs parce qu’ils sont organisés et distribués en réseaux territoriaux permettent d’expérimenter un idéal de fabrication distribuée.

Peu importe votre lieu de résidence, vous pouvez très certainement devenir contributeurs d’un FabLab de proximité tel une micro-usine (urbaine ou rurale) vous permettant presque de produire sur place tout ce dont vous avez besoin au plus proche : oui c’est un idéal à ce jour !

Peu importe la spécificité et les spécialités d’excellence du FabLab ayant « autorité » sur votre localité immédiate, si celui-ci est en réseau vous trouverez et serez orientés vers la compétence manquante à deux ou trois lieux de votre résidence locale.

C’est là tout le principe théorique de la fabrication distribuée : de s’appuyer sur les compétences distribuées au sein d’un réseau fédéré de FabLabs coopérants dans un but commun de fabrication d’objets et de biens à impact sociétaux et environnementaux vertueux (car plus proches et plus respectueux de la condition humaine).

Le modèle distribué : Un modèle présenté comme plus résilient

Ce modèle distribué reposant sur plusieurs nœuds d’un réseau de production fédéré, apparaît comme une proposition alternative au modèle prédominant des usines mondiales uniques qui centralisent, concentrent toute la production mondiale d’un secteur, d’une molécule, d’un produit, d’un grain de blé, d’une innovation : en un lieu souvent unique et trop fortement contrôlé. Si ce modèle s’est imposé, c’est qu’il permettait de réduire les coûts par des économies d’échelle drastiques. Mais il a aussi tenu à distance l’individu consommateur de sa compacité à faire. Ce modèle commence à montrer ses limites et quelques signes d’essoufflement : rupture de la chaîne d’approvisionnements sur les chaînes logistiques en cas d’incidents divers : climatiques, diplomatiques, géopolitiques, pandémiques. Nous nommerons ces incidents : incidents entropiques.

Par la mise en place d’un réseau fédéré, distribué, décentralisé les FabLabs préfigurent un système de production localiste résistant et ayant fait une première démonstration de résilience à l’épreuve de la pandémie. Un cas de défaillance d’un nœud, les autres nœuds du réseau peuvent être sollicités dans leur nature solidaire et résistante.

Des atomes aux bits, il n’y a qu’un petit pas pour changer le monde de l’Homme

Ce que les FabLabs font aux atomes et à la matière en redonnant le pouvoir d’une production locale aux individus, cela ressemble à la déconcentration de la production. C’est lent à la vitesse d’un atome à la fois, mais c’est puissant car durable. Il faut bien garder à l’esprit que d’autres mouvements sociétaux procèdent de la même dynamique de fond de déconcentration et de distribution. A l’instar de la production ; l’information est, elle aussi particulièrement concentrée de nos jours. Je ne peux qu’orienter les FabLabs et espaces du faire à s’associer aux forces vives de projet tel qu’Emancip’Asso afin de converger vers une éthique commune de la redistribution du pouvoir de faire, pouvoir de s’informer, pouvoir de communiquer. Les mouvements de réappropriation informationnelle et productive ne peuvent que ressortir grandit et enrichis d’une collaboration fédérée. Les prochaines crises pourraient bien conforter les modèles déjà éprouvés par le passé.

Schéma – Réseaux centralisé, décentralisé et distribué. Paul Baran, On Distributed Communications. I. Introduction to Distributed Communications Networks, Santa Monica, RAND Corporation, 1964, p. 2.

https://hal.science/hal-02427888 Marcin Sobieszczanski. PAUL BARAN (1926-2011) Pionnier des réseaux distribués. Hermès, La Revue – Cognition, communication, politique, 2011. ffhal-02427888

Christophe Jourdain,
apprenant du Diplôme Universitaire Fabmanager, technique de facilitation et de fabrication numérique, promo #14

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